NATACHA

My first day in Minsk I met Natacha. She was preparing food for apprentice actors. I took her in picture, she played a medieval ballad on the piano and I kissed her.
I went back to France, I studed a dictionary of Russian for 2 months, I came back. One February night, it was -38 degrees. I loved her, I was stuck. I made this trip a dozen times. From her childhood I know little and she didn’t tell me much about her post-Perestroika youth, it was survival. Then the return of the Soviet era with Lukashenko, two marriages and two children. During 6 months I photographed the city, Belarusian artists, a cemetery of mass executions. I was trying to understand history, Lukashenko today. Policy of omission and omerta. Politics, she did not care. Did I really try to understand her? I wanted to change her, as I wanted this country to change. I lost her. Lukashenko is still president for 26 years.

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Ma première journée à Minsk, je rencontrais Natacha. Elle préparait à manger pour des apprentis comédiens. Je la pris en photo, elle joua une ballade médiévale au piano et je l’embrassais. Je rentrais en France, je potassais un dictionnaire de russe pendant 2 mois, je revenais. Une nuit de février, il fit -38 degrés. Je l’aimais, j’étais coincé. Je refis ce trajet une douzaine de fois. De son enfance je sais peu et elle ne m’a pas beaucoup raconté sa jeunesse post-Perestroïka, c’était la survie. Puis le retour de l'ère soviétique avec Loukachenko, deux mariages et deux enfants. Pendant 6 mois je photographiais la ville, des artistes biélorusses, un cimetière d’exécutions de masse. J’essayais de comprendre l’histoire et Loukachenko aujourd’hui. Politique de l’omission et de l’omerta. La politique, elle, elle s’en foutait. Ai-je essayé de la comprendre ? Non je voulais la changer, comme je voulais que ce pays change. Je l’ai perdue et Loukachenko est toujours président depuis 26 ans.